mercredi 30 janvier 2013

Un F-106 perd son nez

Encore une péripétie incroyable d'un F-106. Après vous avoir raconté l'histoire de l'avion qui ne voulait pas mourir, une autre histoire : celle de l'avion qui volait sans son nez !

L'histoire est arrivée au F-106 59-0010, appareil auquel est arrivé quantité de mésaventures mais qui s'en est toujours sorti presque indemne. Produit à San Diego par la firme Convair en 1959, il est ensuite affecté à Minot AFB (Dakota du nord), à la 5ème escadre de chasse (5th Fighter Interceptor Squadron) où il passera quasiment toute sa vie opérationnelle.

Le 0010 en vol, avec son nez intact



Sa carrière avait failli se terminer en 1975 où une sortie de piste favorisée par une piste mouillée et un frein bloqué avait endommagé l'appareil à tel point qu'il était question de le rayer des listes. Pourtant, guerre du Vietnam oblige, il sera réparé et remis en service.

Nous sommes le 17 septembre 1979. Ce jour là, une formation de deux F-106, pilotés par le major Paul Norton (au commande du 59-0010) et le captain Randy Hardy (au commande du 57-0236) s'apprêtent à regagner Minot AFB à l'issue d'un vol d'entraînement. Au moment de sortir du nuage, c'est l'accident : les deux appareils rentrent en collision.  La collision en plein ciel ou "mid-air" est généralement toujours fatale, au vu des vitesses impliquées et de la fragilité des appareils…Pourtant, ce jour là est un bon jour : les deux appareils vont s'en sortir, malgré des dégâts importants. Le 236 à un elevon très endommagé, ce qui le rend instable en vol, et le 0010 qui lui  est rentré dedans par derrière vient de se faire arracher le nez…et quand je dis le nez, c'est vraiment toute la partie avant qui est partie.

Le même, au retour de mission


Grâce à la maîtrise des pilotes et à la construction robuste de l'appareil, la major Norton parvient à ramener le 0010 à Minot, malgré un appareil qui méprise toutes les lois de l'aérodynamique les plus élémentaires ! Arrivé au parking, les techniciens n'en croient pas leurs yeux : il manque le radome, le radar, et même des boîtiers électroniques du système d'arme MA-1. Ces boîtiers qui sont en aluminium et pèsent généralement entre 5 et 10 kg ont été arrachés par la violence du choc ! Les impacts sur le fuselage semblent montrer qu'au  moins un des boîtiers a été avalé par le moteur. La question de savoir comment autant d'éléments ont pu être arrachés sans abimer le moteur n'a jamais été élucidée…appelons ça de la chance.

Gros plan sur l'avant, il manque le radar et son électronique associée


A la suite de cet accident, l'appareil passera une année dans un hangar, avant d'être finalement réparé et remis en service. On lui fixera un nez temporaire avant  de le convoyer à McClellan pour une réparation définitive. Il volera jusqu'en 1985.

vue de l'autre côté...

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